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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 01:05


Cette nuit loreleï a pensé à toi, à lui ou même à elle, cette autre fille. Quoi qu'il en soit une âme hantait ses pensées. Et pour une fois c'était doux. As-tu imaginé une seconde, hier, quand tu as croisé son regard absent qu'en fait tu étais entré dans son esprit ? Elle ignorait ce qui pouvait bien se passer en toi l'instant où sa main a frolé la tienne, n'a pas remarqué que tu t'étais retourné sur son passage. Loreleï semblait si loin. Pourquoi avait-elle l'air si préoccupée ?

 

En tous les cas, ses rêveries se sont posées sur toi. Je le sais. J'ai même pu entendre son dialogue intérieur. Ses affirmation, questionnements, contradictions... Addictions ? Ses désirs et ses craintes... Ses renoncements. Ses obcessions. Cette fichue envie de faire encore des idioties. Et ce raz le bol. Ce même plus envie, même si elle a encore le désir de continuer. Juste pour voir. Mais ça n'en vaut tellement pas la peine...


Et puis, tu es là. Et puis. C'est tellement plus simple. Et elle se souvient, c'était il y a si longtemps. Et cette promesse qu'elle s'était faite, plus tard. Ne la tiendrait-elle pas ? peu importe. Tu étais un enfant et Loreleï une petite fille. C'est simple un amour de gosses. Les adultes peuvent s'aimer ainsi aussi, s'ils le désirent. Une seconde, tes yeux, nos mains, allongés sur l'herbe, les yeux au ciel et puis s'endormir tendrement enlacés. Tout oublier.


Et pourtant, elle pleure à l'intérieur. Tu ignores pourquoi. Le sait-elle seulement ? Tant de fils emmelés dans son histoire. je l'entends :


- Je t'aime. Je te déteste. J'ai oublié. Je me souviens. Viens. Rejoins moi. Vas t'en ! J'ai mal. Tellement quand tu es loin. Encore plus quand tu es là. Serre-Moi. Embrasse-moi. Oublie-moi. Souviens-toi. Pour moi... A ma place... Tout se déforme. C'était comment la vérité ? ça éxiste ça ? Ou c'est une illusion de plus ?


Un jour Loreleï s'est enfuie. Souvent elle a voulu mourrir. A t'elle tenté seulement une fois d'en finir ? Et toi, de quelle façon te suicides-tu ?


C'était la nuit, c'était l'hiver et il faisait froid. A t'elle connu ce soir là sa plus grande peur ? Ou les autres étaient-elles plus terribles encore ? Toutes les autres. Celles que personne ne voit. Celles qui sont socialement admises...


- J'ai envie que tu m'aimes, que tu m'accompagnes. Te donnerai-je en retour ce que tu mérites ou te ferai-je payer pour les autres ? Ceux pour qui j'ai tant et rien donné. Ou moins. Ou plus. Ou rien. A cette seconde, je suis loreleï... A moins que ce ne soit toi ?


Où est passé le voleur de temps ? Le voleur d'âmes ? Dans le ciel passait une histoire...

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 09:46

- Bonjour. Comment vas-tu ce matin ? As-tu vu Loreleï ? Est--ce que tu as fixé son regard quand ses yeux ont croisé les tiens ? Est-ce que tu as pensé à moi, en la voyant ? Mes paroles te sont-elles revenues en tête ?... Ai-je réussi à prendre une petite place dans ton esprit, déjà ? Et dans ton coeur, dis-moi ? Je ne t'ai pas dit, hier que je te parlerai de toi, aussi. Mais je vais essayer. Peut-être. Ou bien pas. T'ai-je déjà dit que je me réservais le droit de revenir sur mes paroles ? Ainsi que celui de changer d'avis, évidement. C'est essentiel, parfois. Ne crois-tu pas ? Toujours est-il que tu l'as surement croisée aujourd'hui. Alors, comment était-elle ? Belle, comme toujours ? Affreusement banale et la mine déterrée ? Qu'a t'elle donc bien pu faire cette nuit pour être dans cet état ?


Je l'imagine...


Nous sommes la veille au soir. Elle tourne en rond. Enervée. Sa journée s'est mal passé. Tout a été de travers. C'est comme ça, parfois. Elle est fatiguée, vidée. Elle a froid. Tellement. Nous sommes en hiver, son logement est chauffé. Frileuse, elle a mit un pull et même un gilet par dessus. Dans la salle de bain, elle a ouvert les robinets, l'eau coule au plus chaud possible. Il lui faudra compléter avec un peu de froid, juste pour pouvoir s'y immerger. Autrement, elle se brulerait. Déjà comme ça...


- Quelle température aimes-tu, pour te baigner ? Moi, je suis comme elle. J'adore quand l'eau est tellement chaude qu'il est à peine possible d'y pénétrer.


Le pièce est emplie de vapeur. Loreleï vérifie la température avec sa main. Tente d'y mettre, le pied, la jambe. Non, c'est vraiment trop brulant. Elle rajoute encore un peu de froid. C'est trop long d'attendre la température idéale. Dès que c'est supportable, elle s'y plonge complétement. Sa peau devient rouge. Elle cuit. Son coeur s'emballe. Si ça continue, l'imprudente va faire un malaise. Finalement, il lui faut sortir un peu de là (c'est intenable ! ) et rafraichir encore son bain. A t'elle testé ses limites ? Ou simplement, aimant ce qui est extrême, poussé doucement. Mais la réalité est toujours là. Même dans le quotidien. Les limites s'imposent d'elles-même. Certains les franchissent plus ou moins. C'est selon les constitutions de chacun...


- Qu'elle est la tienne ? Jusqu'où vas-tu ? Quel chemin n'empreinterais-tu pas ? Ou plutôt, si Loreleï te tendait la main, la prendrais-tu ? Serais-tu capable de la suivre, n'importe où qu'elle veuille t'emmener ?


Je la vois dans un éclat de rire, je l'entends te le demander :


- Allez viens ! Viens donc, on va s'amuser ! Je me contrefiche de ce qui peut arriver !


Et elle rit encore. Et tourne. Et danse. Loreleï est superbe dans son inconscience. Et elle t'aime. Elle t'offre un grain de bonheur. Tente de s'oublier un peu.


Je reviens dans cet escalier où tu l'as croisé ce matin. Elle est horrible. Mal coiffée. Les yeux rougis. Son regard ne voit que le vide, en fait. La jeune femme n'a même pas remarqué ta présence, ignore ton existence à cet instant. Mais tu as songé à mes paroles. Tu l'as faite exister le temps d'une pensée. Qu'à t'elle bien pu vivre pour être qui elle est ? Tu n'en sais toujours pas plus.

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 03:24

Je rentre directement dans le vif du sujet. Je vous la présente. Elle, c'est Loreleï. La fille d'à côté. Une inconnue. Votre voisine ou soeur... Votre mère peut-être ? Bref. Un être vivant. Au moins en apparence. Vous êtes vous déjà demandé ce qui pouvait bien se passer dans sa tête parfois ? La raison de ses choix faits ou des décision jamais prises ? Avez-vous seulement songé que ce n'était pas le fruit du hasard ? Ou peut-être que si parfois... Puisque vous ne pouvez pas la connaitre entièrement... Et d'ailleur, elle non plus ne peut pas tout savoir de vous... A moins que vous ne vous racontiez volontairement, ne cachiez rien. Est-ce seulement possible, si l'on considère la somme de souvenirs oubliés depuis l'instant de votre naissance ?... Et tous ces autres, plus ou moins déformés, enjolivés ou rétrécis, salis, voire même lapidés par votre inconscient.


Je vous parlerai donc de Loreleï, qui est un peu de votre âme comme de la mienne. Pour plus de commodité, je vais vous dire qu'elle est une jeune femme... Mais ce pourrait aussi bien être un homme, hétéro, gay, vieux, jeune. En fait, juste un morceau de vie ; de tous ces bouts qu'on ne voit jamais. Des morceaux de photos ratés, découpés et jetés aux oubliettes ou carrément des images complètes que personne ne veut voir. Dérangeants, mais éxistants tout de même, pourtant.


Je vous parlerai d'elle. Et des autres peut-être. Ou plus simplement de ce qui viendra à ce moment là. Je vous dirai : "tu", probablement, puisque je vous aime déjà. Et pour plus d'intimité entre nous. Dis : "tu veux bien ? " . Il se peut même que je prenne la parole à sa place, afin de tenter de vous montrer ce que vos yeux n'avaient pas vu et ces sons ayant échappé à vos oreilles. De façon plus ou moins volontaire ? J'avancerai de façon hésitante vers vous, à la façon de Loreleï ou à la votre. Ferai-je beaucoup de chutes, d'erreurs, de ratures ? La suite nous le dira.


Sur ce : je te souhaite une bonne nuit ou une bonne journée. Je t'embrasse. Et te dis : " A très bientôt."

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 14:07

Texte dans le cadre d'un exercice de la communauté écriture ludique, il s'agit de placer 30 titres d'indochine dans un texte.

(Sauf erreur de ma part, ils y sont tous)

Toutes les explications et les autres textes : par là.

-----------------------------

Aujourd'hui je pleure. Cette putain d'existence s'allonge, s'éternise et entretient le développement l'humanité. Les villes grandissent avec leurs beaux quartiers huppés et aussi, des endroits moins jolis, plus sales et nauséabonds. Des rues crasses, de l'eau croupie et des ordures trainant sur le sol. Adossé contre un mur, un couple improbable s'aime, sans se préoccuper des regards passants. Assis sur le sol, le clodo chéri sa compagne, bouteille d'alcool frelaté, la porte à sa bouche, amoureux du plaisir qu'elle lui donne mais sans aucun égard pour elle. Il harrangue ces jambes marchant devant lui, les invectivant de mots incompréhensibles. Et partout, des hommes, des femmes, des enfants. Des humanoïdes. Une intelligence supérieure, parait-il. Des gens dorment et mangent, s'habillent de suffisance, parlent pour ne rien dire. Surtout, toujours montrer qu'on est le meilleur. Voici ce qui est important. Une drôle d'espèce animale, à part, dont je fais parti intégrante. Possèdant une conscience mais capable de cultiver, idées, compulsions et instincts écoeurants. Je regarde autour de moi et à l'intérieur. Des relents d'urine et de merde flottent dans l'air, agressant mes papilles. Mes yeux se révulsent. J'ai la nausée.

Je viens d'apprendre...

****

Je me souviens. C'était avant.

Tout allait bien, le soleil ne souriait que pour moi. Rien n'était arrivé. Et rien de grave ne se passerait jamais. Tous les ans nous passions des vacances merveilleuses chez Leïla, à l'est de Java. Dans un endroit idyllique, sur les toits du monde. Dans ce lieu, sensations immenses et plénitude totale. L' impression d'être seule destinataire de la danse des étoiles dans le ciel. Reflets et lumières inventants une autre réalité. L'air carressait les visages radieux, exprimant tout le bien que les anges nous souhaitent. Bénédictions invisibles et offrandes des dieux aux plus petits. Fermez les yeux quelques instants, laissez-vous glisser et imaginez : c'est la nuit, vous entrez dans le rêve, embarquant dans la machine à rattraper le temps. Des bambins roses naissent à la vie, poussant leur premier cri. Les parents sont heureux et fiers : "Regardez donc comme il est beau mon petit ! ". La musique est partout, sa douce mélodie rafraichit les coeurs. Les enfants grandissent. Avant même de s'en être rendu compte, ce sont devenus des adultes... Responsables ?

Des séjours incroyables de magnificence. Trois nuits par semaine, c'est la folie : la chevauchée des champs de blés ; les épis chatouillants nos épidermes sensibles. D'autres fois, le train sauvage nous mène sur la colline des roses, où des fleurs par milliers s'offrent à nos regards émerveillés. Les parfums embaument comme nulle part ailleur. Jamais je n'ai trouve pareille sensation. Où que ce soit, à quelque seconde que j'ai traversé, mes pas n'ont jamais été aussi sûrs.

****

Et puis, je me rapelle... Les silences de Juliette, souvent. Et mon incompréhension désinvolte.

Anne et moi, nous nous rendions là-bas invariablement pour le 22 juin, date du solstice d'été, afin de profiter de la nuit des fées. Et le reste importait peu. Tants d'instants de bonheur étaient en jeu. Nous voulions remplir nos âmes, faire nos réserves et posséder de quoi affronter toute l'année, jusqu'à la suivante. Et tout ce monde, ces gens joyeux, les esprits apaisés. Autour, ça rit, chante et danse. Je me souviens, vision fugace, un petit homme et trois légers pas esquissés. Et celui-là mangeant avec ses doigts, simplement mais avec élégance. Flottement dans mes veines à ce rappel de la mémoire. Nous n'aurions raté cette fête exeptionnelle pour rien au monde... Croyons-nous...

Soudain l'été dernier, j'ai senti quelque chose. L'ambiance s'est modifiée. Mais j'ignorais.

J'ai passé à cette période les plus mauvaises nuits de toute ma vie, peuplées de cauchemars d'une puissance inégalée depuis lors. Les images décousues, sans aucun sens, parvenaient à me terroriser, faisant couler la sueur tout le long de mon corps. Je peux encore sentir les spasmes de la peur me secouer et ce goût âcre dans ma bouche asséchée. Les empreintes de ces songes me tenaillaient durant plusieurs heures. L'angoisse me nouant le ventre... Et là, je deviens un singe en hiver. Je suis le Petit Jésus... Je savoure le rouge de tes lèvres, la morsure des tes dents... Si blanches. Mes paupières se ferment, je traverse les portes du soir.

****

C'est arrivé un jour... J'ignorais...

Alice et June avaient fixé le rendez-vous dans la maison perdue, ancienne batisse digne des histoires de fantôme, abandonnée depuis si longtemps. Vitres brisées où le vent s'engouffre en sifflant lugubrement. Quelques tuiles manquantes sur le toit laissent passer la pluie et offrent un abri aux animaux nocturnes. Entre autres, chauve-souris et hiboux trouvent refuge dans ce grenier providentiel. Mais aucun souci n'arrive jamais dans ce petit paradis, les portes n'ont pas de serrures, chacun peut aller et venir, en toute confiance.

Justine, à l'heure dite a pris le drugstar, pour les rejoindre, comme prévu. Rugissements du moteur dans les oreilles. Elles devaient rencontrer le seigneur des toits. Personnage imposant, se faisant bien trop rare, à ce qu'on raconte. Et sa venue était très attendue. L'éxitation monte. L'air est particulièrement électrique pour cette occasion. Il s'agit d' une chance inouïe, un honneur particulier. Oui, très...

Et des ombres sur l'O dansent dans ma tête, trou noir, pensées absentes, rebelles, refusant de se mettre en ordre. J'aimerai savoir comment cela a pu être possible. je ne comprends pas. Cela dépasse l'entendement. J'ai demandé à la lune de bien vouloir effacer le passé. Je. Non. A en crever. Ce serait mieux. Et je pose la main sur vous... Je te vois d'ici, mon amour.

Comment ? Pourquoi ? Qui a eu cette idée ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Pas de mot pour décrire ça. Un jeu stupide ? Si seulement... Des cerveaux malades. Des êtres dépravés. Tout ce que je pourrais en dire est tellement en dessous.

Ils se sont crus dans Punishment Park...

Candy prend son fusil...

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 16:20
 

Les yeux fermés sans rien faire d'autre... Surtout ne pas bouger. Goûter l'instant. Arrêter le temps. Et les pensées. Afin qu'elle ne viennent pas créer de parasites...

 

Mais l'âme est tétue et veut repartir dans le tunnel de lumière. Elle s'échappe une seconde, observe de l'extérieur et voit...

 

L'ange Léa est seule en réalité dans le monde matériel. Seule. Nulle présence à ses côtés. Le moine ne l'a pas rejointe. Ce n'est qu'un effet de sont imagination. La raison la quitte doucement, l'esprit n'a même pas réalisé que son âme l'avait quitté et l'observait... Se demandant l'intérêt à rester près de ce corps sans raison, perdu dans ses rêves.

 

Léa sait pourtant que tout ceci est réel, elle ne pourrait pas se sentir aussi bien autrement, accrochée à son bras, ils sont si loin de tout ça, tous les deux. Tout ceci n'est qu'un mauvais rêve. Leurs pieds nus dans le sable, ils longent le mur et se sentent en parfaite harmonie. Il fait bon et le soleil réchauffe leurs peaux. Seuls tous les deux, même au milieu des autres. Puis d'un commun accord, ils décident, après un arrêt et quelques baisers de rejoindre un endroit plus tranquile et se dirigent en riant vers les dunes. Par chance, ils semblent seuls, à ce moment, dans les environs. Adossés à la paroi, réchauffée par le soleil, d'un ancien mur dressé là on ne sait pourquoi,  il s'embrassent. Leurs lèvres s'emmèlent. Elle ferme les yeux pour mieux apprécier sa bouche effleurant son cou, lui rends ses baisers, ses caresses... Fonds sous ses mains...

 

D'un coup Léa rouvre les yeux, observe alentours et dit en riant :

 

  • Hé bien, je crois que nous allons attendre, ce n'est pas le bon endroit. On est pas seul. J'ai entendu des voix.

 

Alors le moine tend l'oreille et écoute, mais il ne remarque rien :

 

  • Voyons, c'est bon, y'a personne... Plus tranquille que ça et tu succombes dans la seconde !

 

Mais il est inutile de plaisanter, Léa est tendue maintenant. Mieux vaut remettre à plus tard. Le jour tombe de toutes façons : « Allons donc manger et après nous rentrerons, nous avons toute la nuit », il l'embrasse sur le front lui prends la main et l'entraine vers ailleur...

 

 

 

Là bas, plus loin, dans le calme des sous-bois. Un repas partagé, allongés sur les herbes. Parfums volatiles et insectes agaçants. Laisser le temps s'avancer un peu plus et entrer en lui. Il passe, solitaire éternel devant nos vies qu'il emporte dans son sillage. La nuit s'approche, descends sur nos sens. Et dans la profondeur du silence qui n'est qu'illusion. Deux âmes, deux corps s'oublient, se reconnaissent. Font reculer l'ignorance et la stupidité. Se moquent de ce qui devrait être. Les barrières, les lois terrestres n'existent plus. Seul compte l'instant de vie. Et sans le savoir, font oeuvre de célébration. Peu importent les règles abhérentes. Ils ont raison, dans leurs pensées et dans leurs gestes.

 

Ils font l'amour, se serrent, collent leurs peaux. Seuls dans l'immensité. Le reste du monde pourrait bien s'effondrer que cela leur serait égal. Elle se liquéfie sous ses mains, sa bouche. Et lui se sent géant...

 

Et une vague immense les surpends, s'abattant sur leurs ébats. Les éloigne l'un de l'autre et les emporte au loin. Léa se noie, cherche Malakof du regard. Il a disparu. L'eau entre dans ses poumons la brulant au passage . Elle tousse et crache. S'etouffe. Se débat. Une spirale s'ammorce, un tourbillon l''entraine vers les profondeurs. La peur se fait terreur. Sentiment familier. Impossible de hurler. Le son est vide. Ça tourne, prends de la vitesse, s'enfonce. Nul cri ne parvient à sortir de sa gorge muette.

 

Et d'un coup. Un choc. Elle tombe. Le sol est dur et glacé. Elle ouvre les yeux. Putain de cauchemar ! Saleté d'angoisse qui la prends. Etourduissement ?

 

Bon sang, Léa est trempée de sueur, gelée. Une peur panique s'empare d'elle. Perdue dans le noir intense. Il lui faut quelque temps pour réaliser qu'elle se trouve encore au fond de cette satanée cellule.

 

D'un coup, dans un éclair de lumière... Des yeux... Une gueule immense. Des dents incroyables... Et un effroyable claquement de machoires manque de lui arracher le bras. Elle se regarde, s'observe. Elle n'a rien... Hormis une douleur insoutenable.

 

Et là... Un horrible hurlement sort d'elle. Léa n'a pas choisi de crier, c'est son corps... La voix est sortie d'elle. C'est la peur, comme une entité propre qui s'est échappée. Un hurlement déchirant. Tel quelle n'imaginait pas pouvoir en pousser. D'ailleur, l'eut-elle voulu, qu'elle n'eut pas su hurler de la sorte...

 

Et cette voix est tellement puissante qu'elle fait trembler le monastère. Tous l'entendent, les moines, les furies. Ainsi que tous les habitants... Jusqu'aux arbres...

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 19:48

Dehors, plus rien ne bouge.

Des reflets fixes, brillants sur les surfaces d'eaux sans mouvement, aveuglants miroirs aux alouettes, brulent les yeux des imprudents.

Silence radio sur les mers antiques, les vaisseaux fantômes ont rendu l'âme sans un râle et seuls quelques démons perçoivent encore leur existence à la surface du réel.

Les ondes se sont tues. Les vampires se meurrent et le sang coule, bleu. Encéphalogramme plat. Vide affolant. Assourdissant.

Soleil de midi figé tout là haut.

Le temps, rocher immuable, s'est arrêté, boudeur... Les choses, pliant à ses volontés, ont fait de même, se couchant à ses pieds, fermant les yeux, glissant doucement dans le courrant et le laissant passer à son rythme.

Sans aucun souffle d'air pour secouer les feuilles, sans vibration, nulle musique ne se dégage des arbres ; Les oreilles sont inutiles alors. Les oiseaux, eux, de leur côté se taisent, restent immobiles sur leur branche, invisibles aux regards distraits. Pourquoi posséder la vue et négliger d'en user ?

Croyez-vous que la nature possède une âme ?

Si oui ou même si non, qui d'autre que le fou saurait déchiffrer dans les astres tous ces signes que les dieux refusent d'envoyer aux humains ?

Et les petites filles imaginatives, habillées de robes à fleurs, jouent.

Elles inventent des charades, devinettes et rébus. Font des marelles. Chansons, danses et rires sont autant de prières s'envolants dans les cieux.

Serait-il vraiment possible qu'il soit vain de s'amuser ?

Pourtant aucun cadeau à la vie n'est plus beau. C'est la plus grande richesse qui se puisse offrir.

Que les divinités, se penchent, ramassent et récoltent les offrandes qui leurs sont faites.

Et qu'en retour elles donnent signe de leur présence.

Les sourires ne se volent pas, ils se partagent et s'ensemencent.

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 18:46


Nous avons démarré une histoire collective :

Vous pouvez voir, le scénario et le début sur le blog, géré par Fred et le fil, si ça vous interresse

Vous y trouverez les auteurs et tout et tout...




Voici ma participation :



---------------------

- L'antigel : Tu devrais faire gaffe quand même, tu as changé depuis le début de cette histoire. Et ce n'est que du virtuel, n'oublie pas ! Tu sais rien de ce mec. Tandis que ton copain, c'est pour du vrai. Vas pas tout bousiller... Amuse toi. C'est bien. Mais évite de fouttre ta vie en l'air.

- C'est vrai, mais... Tu me le dis toujours, on ignore ce qui peut arriver... Et lui, sérieux, j'aimerai bien...

- Rire !... Tu aimerais quoi ?

- Ben, devine... Une longue histoire avec lui, ça serait cool, quand même !

- Rire ! Tu es déjà partie là -dedans ! T'as raison, profite. Fais quand même attention à toi, il a l'air frappé. Tu imagines une relation avec lui ? ça risquerait de donner !

- Mdr, il est pas plus cinglé que je ne le suis. Lui et moi... Tu parles d'un plan ! Eclat de rire ! De toutes façons, on va pas se marrier. C'est juste pour s'amuser.

- Alors ça, t'en sais rien. On sait jamais comment les choses peuvent tourner.

- Remarque... lol... Ce serait bien... Re-lol !

- RIRE ! Tu es folle !

- Oui ! Lol... Au fait, je crois qu'on ferait bien de nettoyer le fil... Avec le bol que j'ai... J'efface de mon côté. Tu en fais autant ? Et passes deux minutes sur msn, si tu veux... Encore quelques instants et j'y vais... Ils s'énervent, en bas.

****

A ce moment, maman frappe à la porte, entrouvre la porte et passe la tête : " Ma chérie, tu viens dire bonjour ? Y'a du monde qui t'attends !"

- J'arrive, j'arrive maman ! Je finis un truc important et je viens. Réponds Flo, tout en réduisant la fenêtre de conversation sur son écran.

- Tu pourrais faire ça à un autre moment, tout de même. Tu as eu le temps, il me semble.

- Non, mais c'est vraiment important. Je termine et j'arrive. Tu me laisses s'il-te-plait, j'irai plus vite ainsi. Flo stresse et angoisse...

- Bon...

Sophie abandonne... Inutile d'insister, ça n'aboutirait qu'à démarrer la journée par une dispute.

****

- Excuse moi, l'anti, j'ai été interrompue. Je vais devoir fermer, après... Mais j'ai pas envie. J'ai pas encore reçu son message. Et ensuite, je vais être bloquée pour la journée. Je vois pas comment je pourrai me défiler pour venir regarder ici.

- L'attends pas, ça sert à rien. Si ça se trouve, il passera même pas. Il doit être occupé.

- Je sais bien... Mais... Tu as vu son dernier message ? Tu en penses quoi ?

- J'ai vu. Difficile à dire, il s'amuse. Mais vous avez une certaine complicité que je ne vois pas ailleur.

- Avant d'y aller... Tu as des nouvelles de Splash ? (Je suis en train de finir un truc que je viens d'inventer pour Malakof, il va halluciner ! Tu veux voir ?)...

 

Puis allant parler par la fenêtre de sa chambre, s'éloignant une seconde de celle de l'ordi :

- J'arrive, j'arrive !... Juste quelques minutes, encore... Je dois absolument terminer ce que j'ai commencé. Je me dépêche de finir et je descends !

A quoi Benjamen réponds : "Mais oui, on sait, c'est vital et urgentissime. T'en fais pas pour nous, on a rien de mieux à faire que de t'attendre..."

- T'es un amour, mon bichon ! Je savais que tu comprendrais... Lui lance t'elle dans un grand sourire, Feignant de ne pas remarquer son agacement.

Et ce dernier lève les yeux au ciel, se demandant pourquoi il perds son temps... Alors qu'il sait parfaitement que Fanny l'aime beaucoup... Et même plus que ça... Ce serait pas mal d'être avec une personne qui s'interresse vraiment à lui... Tout en en profitant pour agacer Flo... C'est pas très bien de se servir des autres... Mais Fanny serait ravie... Et n'est pas sensée s'en douter... Et puis, ce ne serait pas vraiment pour du faux... Ils sont bien tous les deux, tandis qu'il devient compliqué d'avoir une vraie relation avec Flo : cette dernière semble s'éloigner et se contrefiche de ce qu'il peut ressentir. ça commence à bien faire...

Et puis, il a une autre idée... Une bonne... Pour bien s'amuser... Et être plus près que jamais de Flo... Puisqu'elle ne vit plus que par les blogs... Lui aussi, il peut s'y mettre... Ho oui, voici qui va être drôle !...

Un observateur extérieur serait surpris de tout ce qu'on peut découvrir sur les gens que l'on pense bien connaitre, si l'on avait accès à toutes leurs pensées secrètes... Et le monde virtuel a ceci de magique que beaucoup s'y ouvrent bien plus facilement que n'importe où... Certains s'y découvrent, même...

****

L'antigel :

- tu ferais bien de fermer, moi aussi, de toutes façon, je dois partir. Montre moi quand même ce que tu as fait, avant.

- ça y est, c'est en ligne. Je te passe le lien. Tu vas rire !... Je me demande comment il va réagir... On en reparlera; / Rrrrrr... Tu m'as pas dit pour Splash... Encore trentes secondes, raconte moi vite !

- Splash, je l'ai vu cette nuit... on a discuté jusqu'à 4 heures du mat... Après, il a dû s'endormir sur son clavier... Parcequ'il a pas été fichu de me dire au revoir...

- Rire. Vous êtes fous aussi, tous les deux ! Je l'aime beaucoup aussi, tu sais !... Bon, faut que j'y aille ! Tu regarderas ce que j'ai fait ;) ... Pfff... L'autre est même pas passé... Mais je peux pas rester. M'enerve !

- Allez. Va. Et pense à t'amuser.

- On va essayer... Je sais pas comment je vais faire pour résister à l'envie de venir jeter un coup d'oeil ! Passe une bonne journée, toi aussi. Je pense à toi. A bientôt. Bises et clic.

-Bises et clic. Je vais voir ton article. A+

 

Flo éteint son ordi et descend enfin rejoindre ses invités. Gary vient à sa rencontre avec un grand sourire :

- Alors, tu te fais désirer, ma belle ?

- J'avais un travail à terminer... Dit-elle dans un rire à peine embarrassé.

- Oui, hé bien tu devrais faire un peu attention avec Benjamin, il commence à en avoir assez. Tu t'en rends pas compte toi, mais, moi, je le vois. Il en a marre que tu ne te préoccupes que de toi.

- Je fais ça, moi ? C'est pas mon genre.

- Et ne fais pas la vilaine fille... Tu risques d'avoir du mal à retrouver quelqu'un qui aie autant de patience avec toi, si tu le perds, tu pourrais le regretter. Et tu fais n'importe quoi en ce moment.

Pour toute réponse, elle lui donne une bise sur la joue et s'éloigne, sourire aux lèvres, la tête dans ses histoires virtuelles, en se dirigeant vers le fond du jardin où Benjamin et Fanny se sont réfugiés et discutent tranquilement.

Elle arrive et lance d'une voix chantante :

- Je suis là ! 

 

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 16:49



C'était de ces histoires qui n'arrivent jamais vraiment, de celles que l'on n' imagine pas. Des contes perdus dans l'inconscient collectif, que personne ne songe un instant à écrire et s'inscrivent pourtant quelque part dans les galaxies lointaines. Des secondes d'éternité irréelle où les princesses ont l'esprit troublé et les princes sont des voleurs de raison.
 

Dans une vie ordinaire, une journée qui l'était tout autant, destinée simplement à s'ajouter à celles déjà passées, tellement pâles qu'on les a à peine remarquées ou bien vaines au point de choisir de les oublier. Et puis, par un hasard, une circonstance volant dans l'atmosphère sans vraiment exister, sortant se promener, une fillette découvre, posé sur le pas de sa porte, un diamant noir. Arrivé là, on ne sait comment, ni pourquoi... C'est juste arrivé. Mais cette pierre aux vertus magiques insoupçonnées, brille comme aucune autre et possède l'art de transformer ceux qui la touchent. Au moins en apparence.


Rose est éblouie par cet objet fascinant dont les mille facettes étincellent d'un éclat étonnant. La jeune enfant le prends dans ses mains, pose sur lui son regard naïf, l'observe, sans cesse étonnée de tous ces reflets, de ces quantités d' images émouvantes se dessinant à sa surface dès lors qu'on lui porte attention et surtout, de la richesse qui s'en dégage. La petite fille en est sure, jamais elle n' a vu d'aussi belle pierre. Alors, l'innocente lui construit un autel et l'installe en sa demeure, lui donne une place de choix, la meilleure, au creux de son coeur. Et le séïsme intérieur se produisant à ce moment est étonnant d'amplitude. Tout son univers personnel se métaporphose. C'en est incroyable. Rose est transportée dans un autre monde, tellement différent, se dévelopant et se déployant à l'infini pour offrir à ses yeux d'autres perspectives. Rien n'est plus reconnaissable de ce qui existait. Elle même, surtout, se sent devenir plus grande, plus belle, plus intelligente. Ses paroles, ses pensées autrefois plates et inconsistantes prennent un nouveau sens, une autre dimension, un relief tellement différent. Elle le croit. Se sent exister, plus que jamais auparavant.


Et puis, elle se laisse ennivrer par la délicieuse sensation envahissant tout son être. C'est tellement jouissif ce depassement du soi, cet effacement de ce qu'on ne veut plus voir, de cette conscience si douloureusement aigüe de son insignifiance qu'on souhaite ne plus jamais y avoir affaire. Le diamant noir et ses illusions lui procurent des pics d'émotions inégalés, ravivent sa flamme, jamais elle n'a été aussi éclatante. L'enfant est devenue femme et c'est un tourbillon dans ses entrailles. C'est un passage dans un tunnel sans équivalent, même s'il y aura d'autres chemins, d'autres transformations, d'autres mues difficiles. Ce fut un grand et magnifique voyage aussi, avec ses multiples péripéties et ses avanies. Mais quoi plus beau que les terres de contrastes où le feu cotoie la glace et les chutes vertigineuses succèdent aux plus hauts sommets ? Il faut les avoir entrevues pour savoir...


Mais ce fut également un cheminement épuisant, prenant sur les réserves d'émotions accumulées dans le temps, bien au-delà du raisonnable. Vidant les greniers et les cales, jusqu'au moindre grain, se servant même en combustible dans l'imaginaire lorsque les ressources n'étaient plus, afin d'entretenir encore un peu le brasier, de le faire durer encore et encore, jusqu'à ce que ce dernier aie tout englouti et que plus rien  d'autre ne subsiste qu'un vide intense à l'endroit où il se trouvait. Le feu est éteint. Et le diamant noir a mystèrieusement disparu au cours du périple. Il faut accepter qu'il n'était qu'un révélateur et non la source de l'énergie. Mais cela paraissait tellement plus simple, plus vrai, plus tout, dans son aura.


Il doit bien rester dessous les braises encore chaudes de quoi faire renaitre la flamme. Ce sont les apparences qui ont changé, le fond reste le même... Ce fameux socle dont on ne voulait plus voir les insuffisances... C'est pourtant bien là que se trouve la souce de toutes les possessions intimes. Rien d'autre n'existe que ça et si imparfait soit-il, il faut bien s'en contenter. Le protéger. En prendre soin, le nourrir à nouveau et le faire briller soi-même plutôt que d'en laisser la charge à d'autres. Et là, il faut faire face, se réveiller et naitre à une vie nouvelle...


Mais il faisait si bon être à l'abri dans le ventre du diable.

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 14:11

Léa, petite sylphide fragile se trouve à la croisée des mondes, flottant entre rêve et réalité, ou bien entre un songe et de nouveaux.

Et elle hésite, suspendue à l'instant, illusoirement protégée dans sa bulle. Autour d'elle les épais brouillards qui l'enserraient et dissimulaient toute visibilité alentour se dissipent ; laissant entrevoir des territoires inconnus, baignés de plus de lumière, mais pour lesquels elle ne possède aucune carte... Comment pourrait-il en être autrement ?... Quel dessinateur extralucide aurait bien pu tracer sur le papier l'emplacement et le dessein de routes encore inexistentes au réel mais traversant déjà sur d'autres plans des contrées inexplorées ?

Aucun néant, nul chaos ne semble hanter ces lieux afin de tenter d' attraper Léa par les chevilles et l'entrainer dans les précipices, mais pourtant des peurs malignes persistent à traverser son âme pour la tourmenter... C'est qu' elles ont pris leurs aises dans cette demeure et s'y trouvent bien. Pourquoi alors s'en iraient-elle voir ailleur s'il existe d'autres marécages plus féconds de vie organiques et inorganiques, de miasmes divers et variés. Bien sur, ce sont des inquiétudes d'autres sortes, d'autres natures, mais...

Comment décrire ces terres inconnues ? Et de quelle façon s'y avancer ? Hé bien, comme toujours : "La meilleure façon de marcher, c'est encore la notre : c'est de mettre un pied devant l'autre et d'recommencer !".

Et puis, des questions agressives se pressent à la porte de son esprit, se bousculant les unes les autres, chahutant, faisant tanguer l'embarcation, se préoccupant peu de la faire chavirer et réclamant avec force une réponse qui ne viendra peut-être pas ou même n'existe pas en tant que réalité concréte et solide sur laquelle s'appuyer : Avoir autant perdu le contrôle (même si c'était délicieux)... Est-ce seulement dû à la certitude de pouvoir s'en remettre au commandant de bord ?... Ou bien existe t'il un risque,même infime, que cela se reproduise ailleur, dans un cadre qui serait parfaitement inaproprié, avec tous les risques et les conséquences que cela comporte ?

Elle s'en doute, certainement vaut-il mieux éviter de renouveler une expérience qui de toutes les façons, ne serait pas transposable en tant que telle. Il faut pour créer tout événement que ce soit une somme d'atômes, de secondes, de sensations, d' ingrédients dosés, milimétrés, renversés, bousculés, inversés... Des milliers de paramètres entrent en compte pour que naisse notre planète et se développe la vie. Un écart d'une pensée où ton coeur se détourne, mes yeux ratent ton regard... Et toute la création de l'univers prend une apparence différente.

La navigation fut agitée sur une mer furieuse où les dieux s'amusaient à danser avec le tonnerre, les éclairs, la pluie et les vent, mais la voyageuse ne regrette rien : une poche de gaz, s'était accumulée dans son coeur, doucement, lentement, à force de temps et de déni de soi, probablement. Le contact d'une étincelle l'a fait exploser, soufflant et ravageant tout son univers au passage. A présent ce trop plein d'énergie est vidé. Tant mieux pour elle, c'est un soulagement. Même s'il s'accompagne de doutes, de :" Je vais où, je fais quoi, maintenant ? Qu'est-ce qui existe d'autre ? A quoi donc ressembleront les autres paysages ? ".

Léa sait devoir redémarrer, sur une route nouvelle, avec ces fichues incertitudes sur elle-même et ses propres forces souterraines, terrifiantes. Avait-elle choisi son chemin avec soin, ou bien, prend-elle le risque de, demain, tout faire voler en éclat sur un coup de tête ou de coeur ?... Sans même chercher à se protéger... Léa et l'autodestruction. Léa et le goût du sang...

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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 16:24

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De retour à cet isolement. Les pensées s'affolent d'autant plus que tout à côté se trouve une ouverture, pour l'âme... Avec pour contrainte d'abandonner le corps. Pour ce qu'il en reste. Un corps vit aussi... Et meurs... Mais Léa est un ange... Elle ne pourra connaître cette délivrance. Que lui arrivera t'il si elle abandonne cette enveloppe et s'envole vers d'autres mondes ? Se pourrait-il que le résultat soit encore plus désastreux ?... Existe t'il situation plus désastreuse que cette lente agonie ? Du plomb dans les ailes, dans la tête, dans la chair. Affaissée et effondrée. L'esprit glisse lentement.

C'est à ce moment que la porte s'ouvre, un rayon de lumière pénètre dans la pièce. Le moine entre, seul. Il est facile de deviner rien qu'à sa présence qu'il s'agit « du bon ». Il referme derrière lui. Que vient-il faire ici, à présent ? Léa aimerait rassembler ses pensées mais ces dernières la fuient. Quelle attitude adopter, quels mots dire ou ne pas prononcer ? Souhaite t'elle qu'il reste ou qu'il s'en aille ?... A cette dernière question, elle a une réponse... Evidement, dans une telle situation, tout ce qui peut rompre l'isolement, ne serait-ce qu'un instant... Et même si cela avait été l'autre... Et même... Quelque présence que ce soit... Quelque vie, lumière, bruit... N'importe quoi plutôt que cette mort qui ne dit pas son nom... Plutôt que... Cette chose qui est pire encore.

 

Habituée à ce noir intense, elle le voit sans le voir, le devine, sait exactement où il se trouve... Pourrait presque entendre ses pensées... Mais il se protège et rien ne filtre. Léa s'approche de lui, sans un bruit, le rejoint. Elle pose ses mains sur les siennes. Se colle contre son corps...Le moine trésaille, il ne l'a pas senti arriver. Elle pourrait dans un bond, lui sauter à la gorge et la lui arracher, se délecter de son sang tiède... Et même le garder vivant pour l'avoir plus longtemps à ses côtés. Lui perçoit les réflexions intimes de l'ange qui se dit qu' il est probable que l'autre ignore qu'il se trouve ici, se demande s'il songerait-il à venir l'y chercher... Et même, si cet autre lui-même s'inquièterait-il seulement de son sort ?... Qui est-il exactement ?... Mais ce n'est pas le moment pour de telles pensées et elles s'éteignent d'elle-même.

 

La douce ne tentera rien maintenant. Elle est soulagée, un peu. Se régénère, de même. Entraine le moine vers un des murs de la pièce, dans un coin. Tous deux, ils se laissent glisser sur le sol, assis. Juste comme ça, sans rien faire d'autre. A cet instant, deux anges dans les bras l'un de l'autre goutent un instant de paix. Dans le silence de la nuit. Toujours.

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